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Procès Le Scouarnec : les sanglots, la colère et le « traumatisme de la révélation » des victimes
2025-03-17
HaiPress
Joël Le Scouarnec devant la cour criminelle du Morbihan,à Vannes,le 12 mars 2025. Une photo d’enfant à l’âge des faits est projetée sur les écrans. SERGIO AQUINDO POUR « LE MONDE » C’est un procès associé à un chiffre : 299. Jusqu’à présent,le nombre des victimes paraissait certes vertigineux,mais il restait abstrait devant la cour criminelle du Morbihan,où comparait le docteur Joël Le Scouarnec depuis le 24 février. Les audiences viennent de basculer : l’heure est aux témoignages des victimes. Le rituel est le même. Une par une,elles s’avancent à la barre,des adultes aujourd’hui puisque les viols et les agressions sexuelles ont eu lieu entre 1989 et 2014. Une photo à l’âge des faits est projetée sur les écrans et,d’un coup,l’enfance envahit le prétoire,des gosses aux yeux qui clignent dans le soleil,des sourires auquel il manque une dent,une corde à sauter,des bougies d’anniversaire,les fossettes d’un poupon joufflu,3 ans le jour de l’agression. Il ne s’agit plus d’un chiffre désormais,c’est la procession des petites proies,chacune avec son récit,tous différents,299 nuances de larmes.
« Ce qui m’a le plus traumatisé ? C’est la gendarmerie »,lance un agriculteur à la barre. En recevant sa convocation à la brigade,il se croyait « coupable de quelque chose,comme tout le monde dans ces cas-là ». En réalité,« c’était pire »,se souvient-il. « J’ai appris que j’étais victime. » En vingt minutes d’audition,formalités comprises,un gendarme lui a annoncé son viol sous anesthésie au bloc opératoire,trente ans plus tôt. Puis,l’agriculteur s’est retrouvé seul sur le parking de la brigade,un petit matin d’hiver 2020,la vie cassée en deux. Devant la cour,il tente de ne pas craquer. « Ça m’a retourné »,parvient-il à murmurer. Coup d’œil vers sa femme,assise au premier rang. Elle fond en pleurs pour deux.
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