LePlusRécent
-
How is Hunan Revolutionizing China-Africa Cooperation for Mutual Benefit? (Interview with Key Official)
-
Rapport d'analyse du salon international de la bicyclette, communiqués de presse China Cycle 2025
-
Façonner l’univers du bout des doigts, bâtir des ponts culturels —— Des amis français découvrent Huimin et s’imprègnent du charme du patrimoine culturel immatériel
-
New Subsidiary in Mexico: SOUEAST Debuts S06 i-DM, S07, S09, Pushes Advanced New Energy Tech
Une lycéenne condamnée pour avoir frappé et menacé une enseignante qui lui demandait de retirer son voile
2024-12-12
HaiPress
Devant le lycée Sevigné,à Tourcoing (Nord),le 11 décembre 2024. FRANCOIS LO PRESTI/AFP Foulard blanc couvrant ses cheveux,elle s’avance devant ses juges. En audience de comparution immédiate,le 9 octobre,Warda H.,18 ans,s’était présentée tête nue pour réclamer un délai afin de préparer sa défense. Deux mois plus tard,devant le tribunal de Lille,elle doit répondre de violences et de menaces de mort sur une personne chargée de mission de service public,en l’occurrence une enseignante du lycée Sévigné où elle était scolarisée à Tourcoing (Nord).
C’était un lundi,à l’heure où les cours se terminent. Warda H. s’apprête à sortir pour prendre son bus. Elle passe par les toilettes et remet son voile. Elle est encore dans le lycée,une enseignante lui demande de le retirer. A partir de là,deux versions divergent.
La professeure assure avoir été bousculée,giflée,et menacée de mort. Warda H. réplique : « Je ne l’ai pas frappée au visage. C’est elle qui m’a giflée. Je lui ai rendu un coup au niveau du pied. Je n’aurais pas dû. Sur le coup de l’énervement,j’ai paniqué. » Elle dira aussi : « Avant qu’elle me gifle,je n’avais rien fait. A part la bousculer parce que je devais sortir. » A quelques mètres de Warda H.,en retour,l’enseignante,qui a reconnu une gifle « réflexe »,secoue la tête. Chacune sa vérité.
Emballement médiatique
Mais,surtout,on entend que ce n’est pas tant le port du voile dans un lycée qui est en jeu dans ce procès,puisque la jeune fille l’a retiré quand cela lui a été demandé,mais les violences qui ont suivi ce rappel de la loi. La diffusion de la vidéo de surveillance confirme la version de l’enseignante. Sans son,elle ne permet pas,en revanche,d’entendre ce que la jeune fille a dit ou pas. Des menaces de mort ? L’accusation est formelle,Warda H. a bien lancé : « Si tu me prends en photo,je vais te cramer ! » Deux mois plus tard,l’élève de terminale n’en démord pas : « Je l’ai pas menacée. Non. » « Je n’ai pas réfléchi »,convient-elle. « Clairement,j’aurais dû lui donner mon identité »,comme la professeure le lui demandait.Pour l’enseignante,la voix trahissant son émotion,« on a fait de moi une islamophobe ! »,alors qu’elle l’assure,elle a « vraiment l’amour de [ses] élèves ». De Warda H.,elle dit : « Elle m’a mise à genoux,elle m’a dénigrée. » Elle parle des « rumeurs » qui ont suivi,des « menaces de mort sur moi,mes enfants ; on a lu sur les réseaux sociaux qu’on allait “pleurer des larmes de sang” »,raconte celle qui se dit « encore secouée ».
Il vous reste 47.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.